Les anciens chantiers navals : impact sur l'eau du port de La Seyne.

I) Le surcoût de la dépollution retarde le début des travaux du futur port de La Seyne (Var matin - 20 mai 2009)

L'emplacement du futur port de plaisance, qui comptera 700 places derrière l'IPFM, doit être dépollué avant le démarrage des travaux. Si le projet n'est pas remis en cause, sa réalisation est suspendue à des études complémentaires sur le coût des opérations de dépollution.

Les travaux du futur port de plaisance, sur le site des anciens chantiers, sont une nouvelle fois retardés. Plus précisément, la dépollution de la zone pourrait coûter plus cher que prévu. [...]

Pollution selon les zones :

Du côté du concessionnaire, on veut rester « optimiste ». En clair, le concessionnaire va chercher à diminuer les coûts de dépollution (Il s'agit de « la dépollution du sol et du sous-sol terrestre et maritime" ). [...] « Plusieurs méthodes sont à l'étude. Nous pouvons confiner certaines terres polluées sous une dalle, comme sous une cloche. Nous chercherons l'impact budgétaire minimum ». Se pose aussi le problème de l'évacuation de terres de remblai qui doivent être mises « en décharge spécifique », ce qui a un coût. Toutes les zones ne sont pas polluées au même niveau. « Le parking pose le plus de problèmes. » Pas de date avancée Le concessionnaire se refuse à donner des indications sur la commercialisation des 700 places du futur port. Même discrétion pour les 11 restaurants, 30 boutiques et 3 moyennes surfaces qui devraient ouvrir sur place. Quant au démarrage des travaux, plus personne n'ose avancer de date. Le port aurait pu être terminé cette année.

 

II) Rapport sur la dépollution du site du futur "Port Provence".(ocobre 2009)

Le groupement d'entreprises délégataire et la mairie doivent, avant la fin de l'année, s'entendre sur le niveau d'épuration à apporter au site. Un pavé dans la rade. Le rapport de plus de 400 pages sur la dépollution du site du futur port a été remis, la semaine dernière, au groupement délégataire et à la mairie. Ces derniers ne cachent pas que cette « problématique » pourrait encore retarder la date du début du chantier de « Port Provence ».

La dépollution du plan d'eau est la partie la plus délicate de l'opération. Le rapport explique que des matériaux et des débris (comme des poutres) sont entreposés sur la couche de sédiments. « Faut-il les enlever ? », s'interroge le chef du projet. « Si on le fait, on prend le risque de remuer les sédiments et de créer une pollution dans la rade alors que l'on est censé dépolluer ». Selon lui, tout enlever ne suffirait pas non plus à résoudre les problèmes car pour certains « matériaux trop lourds », il n'existe aucun endroit où pouvoir les stocker. Par ailleurs, la couche de sédiments a été estimée à dix mètres, « ce qui ne veut pas dire que ces dix mètres sont entièrement pollués », précise l'ingénieur. Mais il n'est pas question non plus de faire un dragage. C'est pourquoi dans son projet de construction du port, le groupement a imaginé l'utilisation de pieux pour minimiser l'impact sur les fonds marins.

III) La Seyne Ifremer ausculte les eaux côtières de la Méditerranée (Var matin - 27 mars 2009)

Soixante-quinze stations artificielles de moules vont être placées à huit mètres de profondeur le long des côtes françaises de la Méditerranée. Dans quelques mois, l'étude des organismes permettra d'évaluer les contaminations chimiques de l'eau.

Menacées par les activités humaines et la pression qu'elles génèrent sur le littoral, les eaux côtières de la Méditerranée sont sous surveillance. Un navire de l'Ifremer, L'Europe, a quitté hier le port de Brégaillon, à La Seyne, pour une campagne de surveillance de la qualité des eaux. Ce type d'opération est renouvelé, tous les trois ans, conformément à la directive-cadre européenne sur l'eau (DCE) qui fixe un objectif de bon état écologique des eaux en 2015.

Des moules sentinelles des eaux côtières

Concrètement, 75 stations artificielles de moules seront mises à l'eau, entre les côtes du Languedoc-Roussillon et celles des Alpes-Maritimes. " C'est un système qui fonctionne bien ", indique le chef de mission Bruno Andral. Les moules sont en effet d'excellents bio indicateurs. En filtrant l'eau de mer, elles concentrent les différentes substances présentes dans l'environnement marin. Au bout de quelques mois, les niveaux mesurés dans leurs organismes sont le reflet de l'état du milieu. Un nouvel outil Mais les moules ne sont plus les seules sentinelles à l'affût des pollutions marines. Lors de cette campagne, Ifremer va aussi tester sur le plan opérationnel des échantillonneurs passifs. " Ce sont des capteurs chimiques, sous forme de gels souvent, qu'on laisse tremper et qui captent différents composants présents dans l'environnement, précise Bruno Andral. Nous disposons désormais de techniques analytiques pour mesurer la présence de ces composants dans le gel, ce qui n'était pas possible auparavant. "

Six mois de travail pour les scientifiques

Les scientifiques vont aussi prélever des échantillons de sédiments pour mesurer les niveaux de contamination chimique et étudier la biologie des espèces vivant sur les fonds sableux et vaseux. Excellents indicateurs biologiques de la qualité des eaux, les herbiers de posidonies seront aussi auscultés. Après la récupération des cages de moules, courant juin, il faudra compter environ six mois de travail pour décortiquer les résultats et en synthétiser l'ensemble.

 

IV) Le projet de port de La Seyne avorte : l'État pointé du doigt (Var Matin - 11 novembre 2010)

« L'arrêté de dépollution du port est si bloquant que les taux de particules en suspension sont dépassés les jours de pluie, sans même qu'aucuns travaux ne soient engagés », a affirmé le maire Marc Vuillemot, lors du conseil municipal, hier.

V) Rapport d'activité 2009 - Département environnement et ressources - Ifremer - Provence Alpes Corse

Toxicité des sédiments de la rade de Toulon (% d'anomalie au stade D de Crassotrea Gigas)

SOURCE : Rapport d'activité 2009 - Département environnement et ressources - Ifremer - Provence Alpes Corse

Action ROCCH - coordination, prélèvements (A050301A-B)

Le ROCCH prévoit deux campagnes de prélèvements de coquillages (population naturelles de moules) chaque année en février et novembre, sur 12 points (8 points en PACA et 4 points en Corse). Les résultats publiés dans le Bulletin annuel de la surveillance, à partir de 2008, portent sur les résultats de février limités aux seuls contaminants concernés par une normalisation dans les aliments, soit le plomb, le cadmium et le mercure. Néanmoins, les séries temporelles d'autres contaminants sont consultables sur la base de données de la surveillance du site Environnement Littoral de l'Ifremer : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/index.htm, rubrique " Résultats ", puis " Surval ".

Pour l'ensemble des 12 points surveillés, les concentrations en contaminants chimiques mesurées dans les coquillages (moules) dans le cadre du ROCCH font apparaître les grands traits suivants du littoral PACA et Corse :

- les zones de concentrations urbaines et/ou portuaires présentent des concentrations élevées à très élevées en métaux lourds (plomb, mercure, cadmium).

Les secteurs présentant les plus fortes contaminations sont :

- la rade de Toulon-Lazaret (plomb, mercure),

- le golfe de Marseille (plomb, mercure),

- le golfe d'Ajaccio et le site de Sant'Amanza (cadmium),

- le golfe de Fos (plomb, mercure).

- la Corse présente dans l'ensemble des niveaux de concentrations relativement plus faibles, exception faite des deux stations citées ci-dessus pour le cadmium.

- Le cas du plomb retient l'attention. En effet, dans les zones à dominante portuaire (Marseille, Toulon, Fos), les résultats obtenus sont proches du seuil réglementaire (CE 221/2002) actuellement en vigueur de 1,5 mg/kg (p.h.) fixant la qualité alimentaire des coquillages. Dans le cas de la rade de Toulon, les teneurs en plomb trouvées peuvent être un facteur limitant le développement durable de la production conchylicole en baie du Lazaret.